La nouvelle loi migratoire

( Par Jean-Michel Gramond)

  La Direction de l'immigration de Cuba a confirmé que les conditions ont été créées pour l'application, à partir du 14 janvier, des nouvelles mesures migratoires qui faciliteront la sortie du pays et le retour des voyageurs cubains.

  Les demandes de passeports peuvent être présentées dans les bureaux de la Carte d'identité et de registre de la population, ainsi que dans les bureaux d'immigration. 195 bureaux dans tout le pays sont à la disposition de la population à cet effet.

  Les Cubains peuvent voyager à l'étranger sans avoir à demander le permis spécial appelé " Tarjeta blanca", "Carte blanche" qui a été abolie et ils le feront uniquement munis de leur passeport, du visa du pays d'accueil et du billet d'avion.

  Un nouveau décret a modifié et élargi le temps du séjour à l'étranger sans nouvelles démarches consulaires.

  A lire, sur cette question, l'article " Panique à Washington : Cubans are coming", sur le site en ligne :

legrandsoir.info. Ou comment l'on réagit, dans certains milieux, à ces réformes...

  A lire, par ailleurs, sur le site Cuba si, antenne de Provence, une longue étude très fouillée publiée le 29 octobre 2012 : " La politique migratoire cubaine et son contexte : chronologie". On y apprend, notamment, que les Cubains résidant à l'étranger constituent environ 12,5 % de la population cubaine (1,4 million sur une population de 11,2 millions) et qu'environ 85,7 % d'entre eux résident aux États-Unis. On y apprend également que dans les consulats des représentations cubaines sont inscrits 1 185 128 Cubains, et qu'en 2011, plus de 400 000 Cubains vivant à l'étranger ont visité Cuba et que plus du double conservent un lien stable avec le pays qui les a vu naître.

  

  

Brigade 2013 de Montpellier Cuba Solidarité

  C'était une proposition de l'Institut Cubain de l'Amitié pour les Peuples (ICAP) accueillie très favorablement par les adhérents de Montpellier Cuba Solidarité. La brigade 2013 s'envole le 24 janvier pour Cuba. 26 volontaires vont participer, à leurs frais, au chantier de rénovation de la Casa de abuelos de Bejucal. Ils seront hébergés dans le centre sportif régional de la province de Mayabeque. Le programme, très riche, a été proposé par les responsables de l'assemblée du Poder Popular :

Jeudi 24 janvier : accueil de la brigade à l'aéroport José Marti par Amistur et transfert à l'hôtel Vedado, à La Havane. Dîner et nuit à l'hôtel.

Vendredi 25 : Transfert à Bejucal, accueil, visite de la Casa de abuelos, rencontre avec les pensionnaires, achat du matériel par l'association (peinture, électricité...). En soirée : gala à la Maison de la culture.

Samedi 26 : début du chantier, en matinée. Après-midi : visite du Mémorial José Marti, place de la Révolution, à La Havane.

Dimanche 27 : matinée de travail. Après-midi : projection de documentaires. Soirée : concert sur la place centrale du groupe Los Van Van.

Lundi 28 : matinée : participation au défilé en l'honneur du 160ème anniversaire de la naissance de José Marti. Travail. Après-midi : rencontre sur le thème de l'histoire locale " Marti et Bejucal" avec des historiens. Soirée : spectacle : " Les Charangas de Bejucal".

Mardi 29 : matinée : travail. Après-midi : rencontre avec des fonctionnaires de l'éducation et les élèves à l'école " Les Pioneritos". Soirée : spectacle par la troupe de théâtre " Blanca Becerra".

Mercredi 30 : matinée de travail. Après-midi : rencontre avec les écrivains de la localité à la bibliothèque municipale.

Jeudi 31 : matinée de travail. Après-midi : rencontre avec la Brigade José Marti.

Vendredi 1er février : matinée de travail. Après-midi : rencontre avec les fonctionnaires du Gouvernement local.

Samedi 2 : matinée de travail. Après-midi : musique et danse. Soirée : rencontre avec les créateurs de la AHS de la localité.

Dimanche 3 : matinée de travail. Après-midi : sortie à la plage. Soirée : spectacle des Tambours de Bejucal.

Lundi 4 : Départ de Bejucal. Rencontre avec les représentants de l'Icap à La Havane. Déjeuner à la Casa de la Amistad. Bilan et perspectives.

La Casa de abuelos

Le Parque central

Le Parque central

José Marti

Madame Mandroux, Alberto Lescay et l'ambassadeur de Cuba

                                        

  On va célébrer le 28 janvier prochain le 160ème anniversaire de la naissance de José Marti.

 José Marti (1853-1895) est la figure la plus importante du XIXème siècle cubain. Cité par les révolutionnaires de Fidel Castro comme " l'auteur intellectuel" et l'inspirateur de la Révolution cubaine, il est à l'origine de la création, au XIX siècle de la conscience continentale d'une Amérique métisse, celle qu'il nomma " Notre Amérique", en opposition à l'Amérique anglo-saxonne du Nord. Il prit la défense des Noirs et des Indiens, fut l'organisateur et le premier dirigeant de la Guerre révolutionnaire d'indépendance de Cuba en 1895. - Cuba est alors une colonie espagnole-, le fondateur du Parti révolutionnaire cubain (1892), celui qui formula pour la première fois une doctrine américaine anti-impérialiste. Il fut aussi poète, critique littéraire et journaliste, reconnu dans toute l'Amérique.

  Déporté en Espagne très jeune, il voyagea dans toute l'Amérique latine et aux États-Unis, et fonda de multiples revues éphémères. Initiateur du soulèvement anticolonialiste de 1895, il débarqua à Cuba accompagné d'un détachement armé, mais fut tué lors de sa première bataille contre les Espagnols. Il est depuis considéré comme un martyr et un mythe de l'indépendance de Cuba et de l'Amérique latine.

  L'ouvrage de Jean Lamore : " José Marti, la liberté de Cuba et de l'Amérique latine", paru aux éditions Ellipses, en 2007, est la première biographie intellectuelle et politique en fançais du héros national cubain.

  Rappelons que Fernando Perez dans un film récent, et qui n'a malheureusement pas encore été distribué en France : "José Marti, el ojo del canario", a raconté l'enfance et l'adolescence de Marti.

  La brigade 2013 Montpellier Cuba Solidarité sera à pied d'oeuvre pour participer à la célébration du 160ème anniversaire : elle participera au défilé traditionnel, dans la ville de Bejucal, et à une rencontre sur le thème : " Marti et Bejucal", après avoir, la veille, visité le Mémorial José Marti, place de la Révolution à La Havane. 

  Le buste de José Marti, oeuvre d'Alberto Lescay, a été inauguré le 28 janvier 2009 en présence de l'artiste et des ambassadeurs de Cuba et du Vénézuela. Ce buste est un don de l'ambassade de Cuba à la ville de Montpellier et c'est à notre association qu'est revenu l'honneur d'organiser l'événement.

  

  

Les Charangas de Bejucal

  

   Les Parrandas de Remedios,  les Carnavals de Santiago de Cuba et les Charangas de Bejucal constituent les trois fêtes populaires nationales de Cuba. Les Charangas, depuis leur création, ont maintenu jusqu'à nos jours leurs éléments traditionnels.

  Leurs origines sont liées à la " Misa del Gallo", la messe de Noël du 24 décembre. Les propriétaires donnaient congé à leurs esclaves qui dansaient sur leurs rythmes musicaux aux alentours de l'église. Avec le temps, deux factions se sont formées : " La Musicanga", composée de créoles, de mulâtres et de nègres esclaves, et " Los Malayos" qui rassemblaient des Espagnols et des créoles sympathisants de la couronne espagnole. En dépit de ses origines, la fête a toujours gardé un caractère laïque.

  Les premiers chars, comme dans les processions catholiques, étaient portés par quatre hommes. Ils représentaient des éléments simples et légers. Ils étaient éclairés par des bougies.

  Au début du vingtième siècle, les noms des deux factions ont changé : " La Musicanga" est devenue  " La Ceiba de Plata", caractérisée par la couleur bleue et avec le scorpion pour symbole; " Los Malayos" sont devenus " La Espina de Oro", adoptant la couleur rouge et le coq pour symbole. Les chars étaient alors tirés par des boeufs, éclairés au pétrole, et différentes thématiques étaient traitées au gré de l'imagination des constructeurs.

  Ces fêtes étaient accompagnées par des personnages typiques : La Macorina, la Musiganga, la Bollera, la Kulona, et le Yerbero. Un élément essentiel des Charangas est la Conga qui réunit musique et danse.

  Depuis le triomphe de la Révolution, les chars ont beaucoup changé : les thèmes répondent à des événements nationaux ou internationaux, historiques et culturels. Ils sont éclairés à l'électricité et tirés par des tracteurs depuis les ateliers de construction jusqu'aux emplacements qu'ils ont traditionnellement occupés : "La Ceiba de Plata" en face du cine-théâtre Jose Marti", "la Espina de Oro" en face du restaurant Bodegon el Gallo. Les chars ont gagné en complexité et en beauté. Ils atteignent une hauteur de 23 mètres.

  A leur arrivée sur la place, les chars dévoilent leurs secrets, leurs particularités, comme les joyaux les plus éblouissants de l'art populaire. A l'intérieur de leur large base pareille à un gigantesque coffre roulant, se cachent les mécanismes qui font monter lentement les autres éléments, las Sorpresas, les Surprises.

  Sous les yeux du public rassemblé sur la place, apparaissent les Surprises, cachées jusque là,  qui forment un gigantesque décor d'où sortent des personnages qui dansent. Et tout cela s'enchaîne harmonieusement, comme un grand spectacle réunissant arts plastiques, musique,  danse et  théâtre.

  Les Charangas constituent une tradition unique, très différente des autres fêtes traditionnelles cubaines.